La dette covid vue de la rue du coq

Ami lecteur, connais-tu François Villeroy de Galhau ? Ce n'est pas un fabricant de vaisselle, ni de cuvette de WC. C'est le gouverneur de la Banque de France. Ce monsieur était l'invité de la matinale de francetvinfo le mardi 9 mars. Entre autres sujets il nous a expliqué la dette de la France envers la Banque Centrale Européenne (BCE).

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Question : faudra-t-il, quoi qu'il arrive, rembourser la dette covid auprès de la BCE ? M. Villeroy de Galhau commence par prendre le journaliste et les auditeurs pour des imbéciles :

"Si vous me prêter 100 euros et que je vous dis que je ne vais pas vous rembourser ces 100 euros, vous ne me prêterez plus jamais. Or, la France va avoir besoin d'emprunter durablement."

Quand le journaliste lui fait remarquer, trop poliment à mon goût, que la dette des états européens auprès de la BCE n'a rien à voir avec deux potes qui se prêtent 100 €, les explications continuent dans le même registre. Il parle de l'annulation de la dette française et donc de quitter l'euro. Le journaliste lui rappelle qu'il est question d'annuler la dette de tous les pays. Réponse :

"Nous sommes pratiquement le seul pays où ce débat ait lieu."

Faux. Annuler les dettes publiques détenues par la BCE pour reprendre en main notre destin

La démonstration magistrale arrive :

"Ça ne rapporterait rien aux Français. Nous nous sommes enrichis de 600 milliards. Mais dans la seconde suivante on constate une perte de 600 milliards pour la banque de France... La banque de France appartient à tous les Français. Donc les 600 milliards nous venons de les reperdre. Nous n'avons rien gagné mais nous avons diminué la confiance."

Notons qu'entre temps la BCE est devenue la Banque de France. S'il y a bien un point où je suis d'accord avec lui c'est que nous n'avons rien gagné, rien perdu. Tout ça c'est un jeu d'écriture. Un jour la BCE, Mme Christine Lagarde en l'occurence, décide qu'il existe 1000 milliards d'euros que la BCE prête aux états de la zone euro. Puis un jour ils n'existent plus. N'allez surtout pas vous imaginer une montagne de billets stockés à Francfort.

Cheistine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne

Par contre, M. Villeroy et ses semblables auront perdu un moyen de coercition sur les population. En effet notre charmant ministre de l'économie, Bruno Le Maire a déjà explicitement lié la réforme des retraites à cette dette, même si le commun des mortels a du mal à voir le rapport. Préparez-vous à souffrir, futurs retraités.

Le problème de M. Villeroy de ... (il ne pourrait pas raccourcir son nom celui-là), c'est LA CONFIANCE. Sous-entendu des MARCHÉS. Or, personne n'a proposé de ne pas rembourser les créanciers privés de la France et des autres états européens.

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